Présentation du projet « actions de recherche concertées » (2018-2023) :

Les catégorisations multiples des migrants. Pratiques et cadres intersectionnels.

Depuis le début de la « crise des migrants » de 2015, les polémiques entourant l’arrivée de migrants sur le sol européen sont devenues de plus en plus prégnantes tant dans les discours politico-médiatiques que dans les conversations interpersonnelles. Les catégories sociales assignées à ces populations (migrants économiques, réfugiés, demandeurs d’asile, boat people, migrants en transit, sans papiers, illégaux, etc.) ont fait, et continuent de faire l’objet de controverses révélatrices des clivages traversant les sociétés européennes actuelles, entre « gagnants » et « perdants » de la mondialisation, entre tendances à l’intégration de l’Autre et au repli sur soi (Kriesi et al. 2006). Nécessaires simplifications du monde phénoménal, les catégories sociales sont au centre de processus de construction, de déconstruction, de contestation, de revendication et plus largement de lutte de reconnaissance de la part des différents acteurs de la société.

Á travers un questionnement sur la place qu’occupent ces catégories sociales liées à la migration et leur circulation au sein de la société, ce projet s’intéresse à la manière dont elles se construisent et transitent entre les sphères politique, médiatique, juridique et sociale (représentations des individus ou des groupes). Il aborde également la perspective des cibles de ces catégorisations et pose non seulement la question de la réception et de la réaction face à ces assignations catégorielles par les minorités visées, mais aussi la manière dont les instruments juridiques vont, ou non, prendre en considération ces individus, notamment au regard du principe de non-discrimination et plus largement des droits humains. Entre assignation, exclusion, protection, stratégie et lutte identitaire, ce projet interdisciplinaire, comparatif et intégré analysera les trajectoires de vie des personnes récemment arrivées en Belgique, les réponses juridiques ancrées dans le principe d’égalité et de non-discrimination, les attitudes des groupes majoritaires et minoritaires et les discours médiatiques, politiques et ordinaires.

Les méthodes utilisées seront mixtes : analyses quantitatives et qualitatives, analyse de discours, étude critique des sources juridiques, expérimentation.

Laurent LICATA (Porteur du projet) – Center for Social and Cultural Psychology – Faculté des sciences psychologiques et de l’éducation
Emmanuelle BRIBOSIA – Centre de Droit Européen – Faculté de droit et de criminologie
Laura CALABRESE – Centre de Recherche en Information et Communication – Faculté de Lettres, Traduction et Communication
Dirk JACOBS – Group for research on Ethnic Relations, Migration and Equality – Faculté de Philosophie et Sciences sociales

Les chercheur·e·s suivant·e·s ont effectué leur thèse dans le cadre du projet ARC :

  • Doctorant·e·s

Cécile Balty – Centre de Recherche en Information et Communication

Valériane Mistiaen – Centre de Recherche en Information et Communication

  • Post-doctorant·e·s

Amandine Van Neste-Gottignies – Centre de Recherche en Information et Communication

Antoine Roblain – Center for Social & Cultural Psychology

Robin Medard Inghilterra – Centre Perelman de philosophie du droit

Appel à projets « actions de recherche concertées » (2018-2023)